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: Le 20/05/2021 à 16:33 | MAJ à 18/07/2024 à 17:25
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Publié : Le 20/05/2021 à 16:33 | MAJ à 18/07/2024 à 17:25
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Les articles de Rozina Islam révèlent comment du matériel médical urgent avait été laissé à l’aéroport de Dhaka pendant des mois, font état des pots-de-vin offerts pour recruter des médecins et lors des achats de médicaments anti-covid au ministère de la Santé du pays.
Rozina Islam a été accusée d’avoir volé des documents du ministère de la Santé et enfreint la loi sur les secrets officiels « Secret Act », et a été jetée en prison.
L’arrestation de cette journaliste d’investigation bangladaise a déclenché des protestations de centaines de journalistes.
Elle travaille pour le journal Prothom Alo, le plus grand journal du pays.
Elle a comparu devant le tribunal mardi et devrait recomparaître aujourd’hui.
Cette journaliste, connue pour avoir à maintes reprises déniché la corruption du gouvernement, risque jusqu’à 14 ans de prison et la peine de mort si elle est officiellement inculpée et condamnée.
Des groupes de défense des droits et des organismes de surveillance des médias affirment que la répression des médias s’est intensifiée pendant la crise du coronavirus et que des centaines de journalistes se sont rendus au poste de police de Dhaka où la journaliste de 42 ans a été incarcérée.
Le Comité pour la protection des journalistes a appelé à la libération immédiate de Rozina Islam.
«Nous sommes profondément alarmés par le fait que des responsables bangladais ont arrêté une journaliste et déposé une plainte en vertu d’une loi draconienne de l’époque coloniale qui entraîne des sanctions ridiculement sévères», a déclaré dans un communiqué Aliya Iftikhar, chercheuse principale du CPJ en Asie.
Les autorités doivent abandonner les poursuites contre la journaliste et la libérer immédiatement dans l’intérêt de l’engagement international de l’État à protéger le droit à la liberté d’expression, a déclaré Saad Hammadi, expert d’Amnesty International pour l’Asie du Sud-Est.
«La police et les autorités bangladaises devraient reconnaître que Rozina Islam est une journaliste dont le travail est un service public et devraient immédiatement abandonner les poursuites contre elle et la libérer», ajoute-t-il.
Certains journalistes ont tenté de bloquer les entrées du bâtiment et les manifestations se sont poursuivies mardi.
Avant sa détention formelle, Rozina Islam a passé cinq heures au ministère de la Santé, qui l’a accusée d’avoir volé des documents, selon une plainte du ministère vue par l’agence de presse AFP.
La pandémie a réduit la liberté de la presse
Les dirigeants des syndicats de journalistes et des groupes de défense qui ont pris la parole lors des manifestations ont déclaré que la journaliste avait été arrêtée en raison de ses articles sur la réaction du gouvernement à la pandémie.
“Ses articles ont clairement exposé les faiblesses du ministère pour protéger les droits à la santé des Bangladais pendant la pandémie de coronavirus”, a déclaré le groupe du Centre de droit et de médiation.
Il a exigé la libération immédiate de Rozina Islam.
L’ambassade du Bangladesh à Doha a nié que Rozina Islam ait été arrêtée pour son «travail professionnel antérieur», rappelant qu’elle avait été trouvée en «possession non autorisée de documents officiels confidentiels et sensibles».
“Le cours normal du droit serait poursuivi et le gouvernement a pleinement confiance dans le pouvoir judiciaire en ce qui concerne un procès équitable dans cette l’affaire”, a-t-il déclaré dans un communiqué envoyé à Al Jazeera.
Le Bangladesh a signalé un peu plus de 12 000 décès de coronavirus et près de 800 000 infections, mais les experts disent que cela sous-estime largement le véritable bilan.
Les militants affirment également que la pandémie a réduit la liberté de la presse au Bangladesh, le gouvernement utilisant de plus en plus une loi draconienne sur la sécurité numérique pour étouffer les critiques.
Selon Rezaur Rahman Lenin, consultant pour les droits des Nations Unies, au moins 85 journalistes ont été inculpés en vertu de la loi de 2018 pendant la pandémie.
Plus tôt ce mois-ci, neuf organisations non gouvernementales ont écrit à Michelle Bachelet, la Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, pour dénoncer la répression de plus en plus violente du gouvernement bangladais contre la liberté des médias.
Selon un rapport d’Amnesty International, au moins 247 journalistes auraient été victimes d’attaques et d’intimidations de la part de responsables et d’autres personnes l’année dernière.
Texte français : Top Fm