Frances Tiafoe, puissant et créatif, s’est montré impitoyable et maître de ses nerfs pour dominer en trois manches Andrey Rublev (7-6 [3], 7-6 [0], 6-4). L’Américain n’a perdu qu’un set dans le tournoi pour se hisser en demi-finale de l’US Open.
Dans ce quart de finale, il aura su tout à la fois être intense dans les rallyes cadencés et plus imaginatif que Andrey Rublev. Et c’est tout ce qui a fait la (petite) différence. Choisissant de courir au filet pour casser le rythme (20 montées dans la première manche), cherchant le KO sur des retours en deuxième balle, Tiafoe a enrayé la machine à parpaings du Russe.
Tout s’est d’abord joué sur les deux premiers tie-breaks dans ce match où les mimiques expressives de l’Américain contrastaient avec la fureur et la frustration d’un Russe qui se tapait la jambe à coups de raquettes. Dans celui de la première manche, le Russe a capitulé en commettant quelques fautes directes. Celui du deuxième set, insensé, a vu un Tiafoe en toute plénitude enfiler les aces, les retours gagnants et les volées amorties pour liquéfier Rublev, incapable de marquer un seul point.
Le plafond de verre de Rublev
Dans cet US Open, l’Américain a disputé six tie-breaks, et il en a remporté six. Ce mercredi soir, il a également magistralement surfé sur ses mises en jeu, sauvant trois balles de break sur trois, la première à 5-6 au premier set qui était une balle de set pour Rublev (gros coup droit en décalage) et les deux autres 4-3 dans la troisième manche, alors qu’il venait tout juste de prendre le service de son adversaire pour ce qui aura été le seul break (décisif) de la rencontre.
Comme en mission, Tiafoe sauvait la première grâce à une deuxième balle profonde qui touchait la ligne, et la deuxième d’une merveille de volée posée. Avec 87 % de points gagnés sur sa première balle, rien ne pouvait l’arrêter. Et il concluait la parade d’un ace après 2h39 de jeu. Quant à Rublev, il pourra toujours ruminer sur son plafond de verre. Il disputait son sixième quart de finale en Grand Chelem. Et c’est sa sixième défaite.