Le Russe Karen Khachanov a dompté en cinq manches l’Australien Nick Kyrgios (7-5, 4-6, 7-5, 6-7 [3], 6-4) pour se propulser en demi-finales à l’US Open, la première de sa carrière en Grand Chelem.
Nick Kyrgios en a fracassé deux raquettes, qu’il a laissées, comme des corps morts, au milieu du terrain. Pour l’ultime show de night session, mardi à New York, Karen Khachanov a créé la sensation en sortant en quarts de finale l’Australien, qui se voyait sans doute bien plus haut et bien plus beau, après avoir évincé au tour précédent le n°1 mondial, Daniil Medvedev.
La déception était rude pour le dernier finaliste à Wimbledon, qui n’accrochera donc pas encore ici, cette année, son premier Majeur. Pour Karen Khachanov, en revanche, ce succès, que personne n’avait vraiment vu venir, valide avec éclat la renaissance du Russe en cette fin d’été.
Arrivé à New York « en chaussettes », avec une tournée américaine à deux tours au mieux, Khachanov vient de s’enquiller deux batailles victorieuses en cinq manches, face à Pablo Carreño Busta au tour précédent puis Nick Kyrgios, avec une détermination et un mental de vaillant. Pour se propulser désormais au-devant de Casper Ruud et disputer vendredi la première demi-finale de sa carrière en Grand Chelem.
Tweener et tonte de cheveux
Mardi soir, en tout cas, le vainqueur du Masters 1000 de Paris en 2018, qui avait un peu disparu des radars depuis, n’a pas volé son succès. Dans un premier set que Kyrgios a engagé totalement las, visiblement gêné par un genou gauche fatigué, le Russe a tenu son gros service, ne lâchant que quatre points en six mises en jeu, avant de boucler l’affaire sur un choix baroque de Kyrgios, qui manquait son assaut sur un service/volée derrière une deuxième balle plus qu’audacieux.
Dans une soirée, où tout était visiblement permis, où l’Australien sortait un tweener de face de bon aloi, quand d’autres se faisaient tondre les cheveux en tribunes. Il y avait de la vie, à défaut de constance. Cela faisait bien plus de bruit que pour Gauff – Garcia et Kyrgios, enfin, se révoltait un peu, tandis que Khachanov disparaissait du jeu dans le deuxième set.
Ce n’était pas toujours brillant, cela avançait par fulgurances, mais il y avait bagarre. Le Russe, finaliste à Adélaïde en tout début d’année – seul fait majeur de sa saison -, réussissait à contrôler un chouïa mieux les premières balles de Kyrgios et ça suffisait à empocher le troisième set. Même si l’on peut tout aussi bien dire que Kyrgios, en l’occurrence, lui donnait, avec une amortie manquée, une faute en coup droit et une faute en revers !
“Je suis mentalement détruit”
Nick Kyrgios
Voilà donc Khachanov, qui n’avait jamais fait mieux qu’un 3e tour à l’US Open, lancé dans la plus belle épopée de sa carrière. Quant à Kyrgios, « mentalement détruit », comme il le disait à la sortie, après cette grosse désillusion, personne ne sait vraiment quand il va réapparaître.