Le gouvernement angolais s’est donné cinq ans pour finaliser un ambitieux programme de privatisations qui comprend notamment les fleurons de son industrie extractive, à savoir la Sonangol, la richissime compagnie pétrolière et Endiama, la rutilante compagnie diamantifère. Que signifient ces privatisations dans un pays où l’État et le parti au pouvoir contrôlent le cœur de l’économie ?
Outre le pétrole, la Sonangol est présente dans des domaines aussi divers que l’informatique, l’ingénierie, la logistique et même le transport aérien. Un mastodonte surendetté, lourd et inefficace. Pour lui redonner meilleure mine, l’État lui a demandé ces dernières années de maigrir et de se séparer d’activités non essentielles. Il a fait de même avec Endiama, la société d’extraction diamantifère. Désormais, Luanda veut désormais aller plus loin et se désengager de ces fleurons.
Va-t-on assister à une véritable privatisation d’entreprises intimement liées au pouvoir politique angolais ? « Il y a fort à parier que ces privatisations, que ce soit celle de Sonangol ou celle de Endiama, se fassent dans un cercle très restreint, autour du président en place, et du cercle restreint autour du MPLA (le parti au pouvoir, ndlr). Donc c’est un désengagement sur le papier, mais de fait, c’est une autre manière de redéployer le contrôle de l’État sur les poumons de son économie que sont le pétrole et les diamants », explique les observateurs politiques. L’État et le pouvoir angolais sont intimement liés à la Sonangol et plus généralement aux industries extractives. Dès lors, les discours sur une privatisation de ces fleurons sont forcément ambigus.
Entre une exigence de modernisation économique, réclamée par certains partenaires de l’Angola comme le FMI, et les habitudes de mainmise sur les richesses par le pouvoir, le peuple s’interroge sur la volonté réelle des cercles dirigeants.