Les revenus d'exportation de la vanille malgache ont chuté au premier trimestre cette année. La cause n'est pas à chercher du côté des volumes commercialisés, qui ont augmenté, mais du côté des prix.
Les recettes liées à la vanille se sont littéralement effondrées : moins 63% selon le dernier rapport de la Banque centrale de Madagascar, daté du 20 août 2024, qui vient de présenter son bilan du premier trimestre de l'année, par rapport à celui de 2023.
Une chute qui s'explique par une décision gouvernementale : entre 2023 et 2024, les prix ont été libéralisés, avec un kilo de vanille qui était fixé à 250 dollars, et qui est devenu libre, avec un plancher non-officiel de 40 dollars, qui dans les faits s'est très vite imposé comme le prix de référence. Seules les gousses premium et les quelques lots certifiés se sont finalement vendus plus cher.
Selon la banque malgache, ce prix est aussi le reflet d'une « concurrence ardue de l’Indonésie, de l’Inde et de l’Ouganda sur le marché mondial, et d'une accumulation de stock » sur l'« Île Rouge ».
Avec un prix en chute de plus de 80%, les recettes pour l'État ne pouvaient que fondre – soit 52,9 millions de dollars américains au premier trimestre 2024, contre 144,9 millions d'US dollars au premier trimestre 2023, selon la Banque centrale malgache.
Les revenus des producteurs n'ont logiquement pas progressé non plus.
Pourtant, cette saison malgache a été en parallèle marquée par des exportations records : +95% entre le premier trimestre de cette année et celui de l'année dernière. Ce qui donne un chiffre historique pour l'ensemble de la campagne qui s'est terminée fin juillet : 4 400 tonnes de vanille ont été exportées contre 2 000 à 2 500 tonnes une année moyenne.