L'Organisation mondiale de la santé a déclenché mercredi son plus haut niveau d'alerte sanitaire au niveau international face à la résurgence des cas de variole du singe (ou mpox pour Monkeypox) en Afrique.
C'est une situation qui devrait tous nous préoccuper". Tels sont les mots qu'a employé le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, au moment de déclencher mercredi 14 août le plus haut niveau d'alerte sanitaire mondiale face à la résurgence des cas de variole du singe (ou mpox) en Afrique.
"Aujourd'hui (mercredi), le comité d'urgence s'est réuni et m'a fait savoir qu'à son avis, la situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale. J'ai accepté cet avis", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Seul le chef de l'OMS peut lancer l'urgence de santé publique de portée internationale, sur les conseils d'un comité ad hoc d'experts.
Les 15 membres de ce comité ayant participé à la réunion "ont tous" estimé que les critères étaient réunis pour déclarer une urgence de santé publique internationale, a affirmé aux journalistes le président du groupe d'experts, Dimie Ogoina.
L'OMS avait déjà pris une telle décision en 2022, lorsqu'une épidémie de mpox – portée par le clade (groupe) 2b – s'était étendue à travers le monde. Mais l'épidémie actuelle, partie de la RD Congo et pour l'heure circonscrite en Afrique, a ses spécificités, en premier lieu un virus plus contagieux et dangereux. Elle est provoquée par le clade 1 et par une variante encore plus dangereuse, le clade 1b. Son taux de mortalité est estimé à 3,6 %.
Mardi, l'agence de santé de l'Union africaine a déclaré de son côté une "urgence de santé publique", son plus haut niveau d'alerte, face à l'épidémie croissante de mpox sur le continent, lançant un "appel clair à l'action" pour enrayer sa propagation.
Un total de 38 465 cas de cette maladie, anciennement connue sous le nom de variole du singe ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, pour 1 456 décès, avec notamment une augmentation de 160 % des cas en 2024 comparé à l'année précédente, selon des données publiées la semaine dernière par l'agence de santé Africa CDC.
"L'OMS s'engage, dans les jours et les semaines à venir, à coordonner la riposte mondiale, en collaborant étroitement avec chacun des pays touchés et en tirant parti de sa présence sur le terrain, afin de prévenir la transmission, de traiter les personnes infectées et de sauver des vies", a affirmé le Dr Tedros, aux journalistes.