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Narain Jasodanand: Le 19/04/2025 à 08:39 | MAJ à 19/04/2025 à 09:31
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FCC-MAURITIUS
Publié : Le 19/04/2025 à 08:39 | MAJ à 19/04/2025 à 09:31
Par : Narain Jasodanand

Presque toutes les institutions publiques tombant sous l’ex- ministre des finances Padayachy avaient un point en commun : elles ont toutes eu recours aux services de Verde Frontier Solutions Ltd (Verde) ces 5 dernières années. Pour faire surtout de la veille médiatique.

Les veilles médiatiques sont monnaies courantes dans les grands pays où les titres de presse sont nombreux et les articles encore plus nombreux. A Maurice, où il n’existe que trois titres de presse papier, 3 radios privées et au plus une dizaine de sites d’information, a-t-on besoin du concours d’une société de surveillance ? Sous Renganaden Padayachy, visiblement oui.

Nous nous sommes renseignés auprès de ces institutions. Cependant, pour des raisons inconnues, elles gardent tous le silence. Sauf le MRIC dont le directeur Theesan Bahorun nous a donné toutes les explications.

« Verde ne faisait que nous envoyer des coupures de presse. Sans aucune analyse ni contexte. C’était à nous de le faire. Verde ne nous offrait pas le service pour lequel elle était grassement payée. » C’est ce que nous confie un haut-cadre de la FSC. Le nouveau responsable de la FSC Prakash Seewoosunkur aurait continué à payer Verde jusqu’à tout récemment. Le contrat pour un montant d’environ Rs 1,5 m par an avait été passé après un appel d’offres fait sur mesure, nous dit notre source.

Nous avons demandé à la FSC et les autres entités de nous communiquer le montant du contrat, sa durée, la nature exacte de la prestation ainsi que la date à laquelle le contrat avait été passé. Pour toute réponse, la FSC s’est contentée d’un : “The contract has been terminated”. Sans préciser quand.

Verde aurait aussi ‘offert’ ses services à la SBM, dans des conditions troubles et le contrat avait continué à être honoré par le CEO récemment suspendu. Le responsable de la communication, ne veut pas communiquer. On ne sait pas si la veille médiatique couvrait la presse étrangère. Cependant, il semble que le prix réclamé fût proportionnel au chiffre d’affaires de la SBM. On parle de Rs 13 m par an!

Chez Air Mauritius, on ne veut pas en parler. D’après nos renseignements, c’est AHL qui avait d’abord eu recours à une société de communication, qui a sous-traité la veille médiatique à Verde. AHL proposera ou plutôt imposera à MK la même formule en novembre 2023. Cependant après un essai de 6 mois, MK aurait arrêté cette ‘collaboration’ qui a quand même coûté Rs 165 000 par mois. D’autres montants auraient été payés pour des services supplémentaires comme aider le département légal de MK à recueillir les articles de presse dans le but d’engager des poursuites. Il faut dire qu’à l’époque, les articles dénonçant les mauvais services et autres incompétences chez Air Mauritius faisaient florès.

A l’EDB, c’est le silence total. Il est vrai que, tout comme de nombreuses institutions, l’EDB est toujours remplie de copains et copines des ex-ministres MSM.

A la Banque de Maurice, Rs 300 000 étaient payées mensuellement à Verde pour quelques coupures de presse. Et si par malheur, le paiement à Verde avait quelques jours de retard, on recevait un appel du ministère des finances, accompagné de jurons.

Au Mauritius Research and Innovation Council (MRIC), on nous a répondu. Verde y a obtenu Rs 2 m le 2 septembre 2021 pour un contrat passé entre elle, le MRIC et le ministère du commerce. Cela, pour le projet de « Price Monitoring and Control Application » sous le Public Sector Transformation Scheme. Quoique le MRIC parle d’appel à candidature, il souligne que c’est le ministère du commerce qui avait recommandé Verde au MRIC.

Le service proposé par Verde consistait en un système informatisé pour surveiller les prix des produits … locaux, pas ceux importés qui constituent la majeure partie de notre consommation. Le projet aurait été prêt presque 2 ans après, en septembre 2023. On ne sait pas s’il a eu un succès.

Hors-Texte

Deal MIC / Apavou

Verde n’aurait pas été imposée comme Transaction Advisor à Armand Apavou seulement lors de la vente de 70% d’actions à la MIC mais aussi à Sun Resorts. Cela, lors de l’acquisition par cette dernière de 21 % d’actions achetées quelques jours auparavant par la MIC. Il nous a été impossible d’entrer en contact avec un responsable de Sun Resorts.