Air Mauritius : une flotte vieillissante face à l’urgence de se réinventer
Même si une partie de la flotte d’Air Mauritius accuse le poids des années et que certains appareils donnent parfois l’impression de sortir d’un autre temps, la compagnie nationale tente de maintenir le cap.
La panne technique survenue récemment n’a fait que mettre en lumière cette réalité : des avions vieillissants qui ne peuvent plus assurer, à eux seuls, la régularité des opérations.
Pour éviter de nouvelles perturbations, Air Mauritius a dû se tourner vers une solution provisoire mais stratégique : l’affrètement d’un nouvel appareil en location.
L’ATR 72-600 Les Mascareignes en location a déjà connu une panne technique vers Rodrigues.
À chaque point de presse, le Deputy Prime Minister Paul Bérenger fustige la gestion de la compagnie aérienne nationale en résumant ainsi : « It scares us all ».
Les turbulences toujours au rendez vous chez la compagnie d’aviation nationale.
Air Mauritius navigue à vue avec une flotte dont certains appareils semblent dater d’un autre âge.
Les récentes pannes techniques ne sont pas des incidents isolés, mais le révélateur d’une réalité inquiétante : la compagnie nationale dépend encore de machines dépassées, incapables d’assurer la régularité des vols sans recours à des solutions d’urgence.
Le choix d’affréter un nouvel appareil en leasing, présenté comme une mesure temporaire, souligne la fragilité structurelle de la flotte.
Le tout nouvel ATR 72-200, anciennement TAP EXPRESS, a déjà connu une panne technique.
Loin d’être un simple ajustement opérationnel, cette décision met en lumière un retard chronique dans la modernisation de la compagnie et la vulnérabilité d’Air Mauritius face aux attentes de ses passagers.
Ce souffle de renouveau reste limité.
Il est vrai que c’est l’ancien régime qui avait investi dans des avions qui seront bientôt de la flotte d’Air Mauritius.
Mais serait-elle stratégique… car tant que la compagnie ne parviendra pas à investir de manière stratégique dans des avions récents, elle risque de continuer à osciller entre perturbations techniques, mécontentement des passagers et perte de crédibilité sur la scène régionale et internationale.
Air Mauritius est à la croisée des chemins : se contenter de solutions provisoires, ou prendre enfin le virage.
Les choix faits aujourd’hui détermineront si elle restera un acteur crédible du ciel régional, ou si elle sera condamnée à subir les aléas de sa flotte vieillissante.
Entre une flotte vieillissante et la nécessité de renouveler ses avions pour rester compétitive sur le marché régional et international, Air Mauritius doit faire preuve d’audace et de vision stratégique… faute de quoi son image et sa crédibilité continueront de souffrir.
Paul Bérenger aurait-il raison en résumant ainsi la situation d'Air Mauritius : « It is late but not too late » et « It scares us all » ?